À PROPOS DE DANY LAFERRIÈRE
Dany Laferrière est un écrivain, c’est-à-dire un être privilégié qui se donne le droit de traverser aussi bien les barrières entre classes sociales que les frontières entre pays. Sa bibliothèque est son pays natal; sa nationalité, celle de son lecteur. Quand un Japonais le lit, il devient un écrivain japonais. En 1985, la publication de son premier roman Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer explose dans le ciel littéraire du Québec. Depuis, il sème son autobiographie au fil de son oeuvre, comme le Petit Poucet. Dans ses romans aux titres évocateurs et parfumés comme L’odeur du café, Le charme des après-midi sans fin, Le goût des jeunes filles, L’enfant qui regarde, le lecteur retrouve des traces de son enfance heureuse avec sa grand-mère Da, à Petit-Goâve, et son adolescence dans un Port-au-Prince survolté. Dans Le cri des oiseaux fous, le narrateur apprend que les tontons macoutes ont tué son ami, Gasner Raymond, que lui-même figure sur la liste, que cette nuit sera sa dernière en Haïti, celle du départ. Dans Chronique de la dérive douce, le narrateur revient sur ses premières années à Montréal, qui a le plus bel été du monde car c’est un été qui a connu l’hiver. Dans Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ?, c’est le portrait de l'Amérique qu’il dépeint. Dans Pays sans chapeau - chronique d’un reportage de l’au-delà, tout comme dans L’ énigme du retour, qui remporte le Prix Médicis, c’est le retour en Haïti et dans cette ville qu'il a tant rêvée là-bas dans sa baignoire. Mais l'exil du temps est plus impitoyable que celui de l'espace. En effet, son enfance lui manque plus cruellement que son pays. Dans L’art presque perdu de ne rien faire et Journal d’un écrivain en pyjama, l’auteur, à ne pas confondre avec le narrateur, invite à réfléchir sans opiner tout en partageant sa passion pour la lecture et l’écriture. Tout bouge autour de moi est son témoignage intime du séisme du 12 janvier 2010 qui a détruit Haïti, et Tout ce qu’on ne te dira pas, Mongo, sa longue lettre d’amour au Québec.